Importations illégales de médicaments en 2020: sur Internet, les médicaments gardent la cote

Les importations illégales de médicaments en Suisse baissent légèrement

Berne, le 4 mars 2021

En collaboration avec l’Administration fédérale des douanes, Swissmedic a saisi 6733 importations illégales de médicaments en 2020 (année précédente: 7781). Les stimulants de la fonction érectile restent en tête de la liste. En ce qui concerne les pays d’origine, Singapour dépasse l’Inde pour la première fois, puis viennent ensuite des pays européens qui servent en fait de zone de transit.

Les procédures simplifiées que Swissmedic et l’Administration fédérale des douanes ont mises en place en 2018 pour lutter contre les importations illégales de médicaments permettent désormais de saisir nettement plus de préparations telles que des stimulants de la fonction érectile ou des psychotropes. Mais le nombre de médicaments importés illégalement en Suisse n'a que légèrement baissé par rapport à 2019.

Les risques pour la santé liés aux médicaments illégaux achetés sur Internet restent sous-estimés : la probabilité de recevoir des contrefaçons renfermant des composants dangereux est élevée. De plus, de nombreuses préparations vendues de façon illicite ne contiennent soit aucun principe actif, soit des principes actifs mal dosés ou non déclarés.

Les préparations prétendument à base de plantes sont particulièrement dangereuses

Swissmedic estime que les préparations dites d’origine végétale qui renferment des principes actifs chimiques non déclarés présentent un risque particulièrement grand pour la santé. L’institut publie régulièrement des mises en garde après avoir intercepté et analysé des infusions et capsules prétendument « à base de plantes » ainsi que des concentrés liquides dits « naturels » qui sont supposés permettre de perdre du poids ou stimuler la fonction érectile, et qui contiennent des substances non déclarées ayant une action pharmacologique:

Outre une pâte à tartiner qui avait déjà été découverte précédemment, deux nouvelles préparations différentes à base de miel, qui renfermaient des substances non déclarées contre l’impuissance, ont également été saisies en 2020.

Pays d’origine: Singapour dépasse désormais l’Inde

Les criminels qui vendent des médicaments n’utilisent plus les mêmes canaux de distribution. En 2020, la plupart de ces médicaments ont ainsi été envoyés depuis Singapour (1310 envois), l’Inde arrivant en deuxième place avec 1304 envois alors que ce pays dominait la liste des pays d’origine depuis le début des statistiques sur les importations illégales. Cette évolution est due au fait que des vendeurs de médicaments illégaux utilisent Singapour comme plaque tournante pour ensuite expédier les produits illicites. Un réseau criminel important a pu être démantelé en octobre 2020 dans le cadre d’une opération internationale (voir le lien ci-dessous).

Ventilation par pays / régions de l’origine des importations illégales
  2020 2019
Asie (sauf Inde, principalement Singapour et Hong Kong) 34 % 18 %
Inde 20 % 43 %
Europe occidentale (Grande-Bretagne et Allemagne essentiellement) 25 % 11 %
Europe orientale (Pologne essentiellement) 19 % 27 %
Autres pays 2 % 1 %
Ventilation des envois saisis selon le type de produit
  2020 2019
Stimulants de la fonction érectile 87 % 91 %
Autres médicaments soumis à ordonnance 7 % 4 %
Somnifères et calmants 5 % 3 %
Autres 1 % 2 %

Les personnes qui prennent des médicaments qu’elles ont commandés sur des sites Internet non contrôlés ou via des réseaux sociaux s’exposent à des risques sanitaires considérables. Les médicaments provenant de sources douteuses, derrière lesquelles se cachent des réseaux criminels, sont souvent livrés sans emballage ni information sur le médicament (notice d'emballage). Le consommateur se retrouve ainsi sans aucune information quant à la posologie, aux limitations d'emploi, ou aux effets secondaires potentiels. Seuls les professionnels de la santé sont en mesure d’évaluer si la prise d’un médicament soumis à ordonnance est indiquée.

Poursuites judiciaires systématiques pour les médicaments qui contiennent des stupéfiants

L’Administration fédérale des douanes a signalé à Swissmedic l’ensemble des importations illégales de médicaments classés comme stupéfiants tels que le Xanax ou le Valium. Dans la mesure où les poursuites pénales dans ce domaine relèvent de la compétence des autorités cantonales, Swissmedic a systématiquement dénoncé ces faits aux cantons et a ainsi pu clôturer ces procédures. Cette approche a été évaluée et adaptée l’année dernière, et depuis 2021, l’Administration fédérale des douanes transmet directement aux cantons les plaintes pénales concernant les envois qui contiennent uniquement des médicaments classés comme stupéfiants.

Swissmedic initie des procédures administratives lorsque les médicaments importés illégalement ne renferment pas de stupéfiants, et peut aussi entamer des procédures pénales, notamment lorsque la personne qui a passé commande récidive. En cas d’importations illégales de médicaments, les poursuites pénales relèvent soit de la compétence de Swissmedic, soit de celle de l’Administration fédérale des douanes.

À qui s’adresser en cas de suspicion ?

Swissmedic est le point de contact national pour les contrefaçons de médicaments en Suisse. L’institut analyse les déclarations de produits présumés illégaux, ordonne des mesures correctrices le cas échéant, entame des procédures pénales, ou transmet les déclarations aux instances nationales ou internationales compétentes.

Formulaire de contact pour les suspicions de ventes illégales de médicaments: Medicrime – formulaire de contact

Adresse pour l'envoi de questions

Swissmedic, Institut suisse des produits thérapeutiques
Relations médias

+41 58 462 02 76

En 2020, deux préparations à base de miel contenant des principes actifs non déclarés contre l’impuissance ont notamment été saisies.