Qu’aviez-vous en commun du point de vue personnel ?
Barbara Schütz : « À la fin des années 1980, j’étais étudiante en droit et rédactrice des procès-verbaux de la commission constitutionnelle du canton de Berne. Christine Beerli était députée au Grand Conseil et vice-présidente de cette commission. C’est là que nous nous sommes rencontrées pour la première fois. »
Christine Beerli : « Je n’en ai qu’un souvenir très vague. Mais à mon arrivée chez Swissmedic en 2006, nous avons eu beaucoup de contacts, surtout lorsque j’ai pris la direction opérationnelle pendant quelques mois. »
Madame Beerli, qu’est-ce qui vous a particulièrement marquée lorsque que vous étiez présidente du Conseil de l’institut ?
CB : « J’ai d’abord été, sur mandat de Pascal Couchepin – alors ministre de la Santé –, médiatrice dans le conflit de compétences entre Swissmedic et l’OFSP, avant d’être nommée au Conseil de l’institut. À mon arrivée, l’organisation et les processus de travail n’étaient pas clairs, ce qui n’était pas simple. »
BS : « Je m’en souviens très bien : 2006 a marqué un grand tournant dans l’histoire de l’institut – cinq membres de la direction ont été licenciés. Même si j’en étais très affectée, c’était la seule chose à faire pour pouvoir changer les structures en place. La situation a ensuite évolué dans le bon sens. »
CB : « J’ai entamé mon mandat de présidente du Conseil de l’institut le 1er janvier 2006. Nous avons rapidement constaté que la fusion de l’OICM et de l’Unité principale des agents thérapeutiques de l’OFSP n’avait pas été réalisée de façon harmonieuse. Les processus n’étaient pas adaptés et nous ne pouvions pas travailler efficacement, ce qui a conduit à des décisions difficiles, qui ont eu des conséquences sur le personnel. Le remplacement des cinq postes de direction et la restructuration qui s’en est suivie étaient urgents. Nous avons mis en place un nouveau système informatique, optimisé les processus et respecté les délais. Ensuite, les critiques se sont tues assez rapidement. »
Quels ont été les principaux défis à relever ?
CB : « Quand je suis arrivée, c’était la pagaille. L’institut était critiqué en permanence, les dossiers avançaient trop lentement et il y avait bien trop de lourdeurs administratives. Et puis, l’ambiance était mauvaise et la politique d’information insuffisante. Il nous a fallu mettre en place une structure orientée sur les processus, uniformiser les procédures et trouver la bonne personne pour chaque poste. L’organigramme créé à l’époque est d’ailleurs encore celui d’aujourd’hui. »
« Swissmedic est l’exemple type d’un organisme composé d’experts. »
Christine Beerli
Peut-on dire que diriger un institut comme Swissmedic est une tâche complexe ?
CB : « Swissmedic est l’exemple type d’un organisme composé d’experts. Dans une entité de ce genre, il est plus difficile de classer les personnes dans des structures fixes, une bonne partie du personnel de Swissmedic a un bagage universitaire. »